Message suicidaire [ ft Seol han ]

Son petit sms provocateur, normalement, je n’y réponds pas, mais elle a osé me réveiller à une heure pareille et c’est une chose que je ne tolère pas. Je ne suis pas sadique au point de perturber ses heures, nous avons cours tous les deux et il serait peu judicieux pour elle qu’elle en vienne à saboter le temps que j’accorde à mes cours. Je n’ai pas l’air d’être un maniaque des études, pourtant, je sais que pour réussir il faut savoir être bien côté et avoir des facilités ne fait pas de moi le premier d’office comme en a témoigné cette liste. Il s’en est fallu d’un cheveu pour qu’elle me passe devant ou que nous soyons ex aequo ce qui me rappelle à l’ordre pour ne pas relâcher mes efforts.

C’est donc à la hâte que j’enfile un bas de jogging et un sweat par-dessus un t-shirt, évitant soigneusement les surveillants pour me rendre sur les lieux non sans la faire patienter quelques précieuses minutes. Lorsque je la vois près du fleuve, mon sang ne fait qu’un tour et l’envie irrépressible de la pousser se fait ressentir. Je ne me gêne pas pour me faufiler afin d’y mettre tout mon petit cœur asséché, la toisant du haut de SON rocher d’un air sévère, mais satisfait. Lorsqu’elle sort la tête de l’eau, sans doute glacée, je me mets en sécurité en l’ayant toujours à l’œil. J’espère bien que son téléphone est mort, si elle l’a embarqué, ça lui fera une raison supplémentaire pour me détester. La seule chose que j’ai à dire pour ma défense c’est « Après m’avoir réveillé de la plus exécrable des façons, très chère, je t’avais prévenu que ça n’allait pas être une partie de plaisir, tu aurais dû tenir ta garde »

Un avertissement que je lui ai donné et dont elle n’a pas tenue compte, croit-elle vraiment que sous prétexte qu’elle est mon élève je vais ménager sa petite bouille ? Je ne suis pas un enfant de cœur encore moins quand on s’en prend à moi pour diverses raisons et ma mauvaise humeur une fois sur deux n’arrange rien, elle le sait très bien. Je l’observe en train de remonter, hésite à grogner en écrasant ses doigts, elle risquerait de m’emporter. Je recule assez, m’abaisse et récupère des cailloux que je balance une fois sur deux sur ses doigts lorsqu’elle essaie de remonter sur la rive, faisant sautiller ceux qui sont toujours dans ma main, sans la moindre once de compassion à son égard. En a-t-elle pour moi ? Je suis loin d’être un monstre, mais jusqu’à ce que je l’aurais décidé, elle restera un divertissement pour calmer mes nerfs et actuellement, elle m’a beaucoup énervé.

La voir frigorifiée était un spectacle à m’en faire ronronner, elle méritait son sort doublement, du fait de m’avoir d’abord privé de sommeil et par son inattention. Elle râle, elle grelotte et je la regarde en lui jetant des cailloux, ce qui ne m’apaise pas pour autant car cette foutue racaille ouvre encore sa bouche de petite princesse. Je soupire, mes traits se durcissant, blasé littéralement. Je croise mes bras un court instant et secoue la tête. « Tu devrais pourtant savoir que je suis trop fier pour tricher. Si j’obtiens des notes au-dessus des tiennes ce n’est pas par fraude et c’est ce qui t’agace le plus. Par conséquent, tu fais des insomnies en pensant à moi parce que tu es moins bonne, c’est à pleurer de rire » quant au silencieux de mon téléphone… « Je ne le mettrais pas en silencieux pour ta pomme, j’ai d’autres chats à fouetter et quand bien le soir, il est possible que je reçoive des appels plus importants que les tiens » jalouse ? Oh, c’est bien le but, même si elle ne l’admettra pas et même si de toute évidence, je n’ai pas d’autre élève qu’elle. Mais qui sait ? Il y a tellement de monde dans cette petite ville qu’elle peut s’imaginer tout et n’importe quoi.

Elle s’approche de moi une fois remontée, se colle et j’en grimace déjà, frissonnant en grognant, c’était prévisible et j’avais déjà eu un bref aperçu en m’approchant pour la pousser ainsi qu’en traversant la forêt. Je lève les yeux au ciel, soupire encore. « Tu n’as trouvé que ça ? Bien, c’est décevant. Tu m’as réveillé simplement parce que je suis meilleur que toi, mais ce n’est pas nouveau, il va falloir t’y habituer très vite » car quitte à me démener et à négliger le reste, je m’acharnerais pour qu’elle soit toujours en dessous, tel sera mon nouveau crédo. Je n’ai pas terminé qui plus est, comptant bien la ternir éveillée toute la nuit s’il le fallait, je pouvais être têtu et j’avais déjà exercé ce petit schéma de torture sur une autre demoiselle, à croire qu’elles aiment ça. Je ne la quitte pas des yeux, lui sourit en la toisant, masquant le froid qui m’avait mordu d’un coup par sa faute en contractant mes muscles. Dans un moment d’immobilité totale, je bouge, vif et donne un coup dans sa jambe, suffisant pour la mettre parterre. « De nouveau inattentive, de nouveau à terre, ton avenir est prometteur, il n’y a pas à dire. Tu devrais te concentrer davantage sur cela que tes études » c’était faux, totalement et elle le savait très bien, mais je la provoquais, je la blessais volontairement. Si ce n’était pas moi ce serait un autre, autant en profiter...

Cette chipie se croit tout permis et a bien besoin d’une correction pour croire que j’ai autant de temps à lui accorder. Evidemment, j’en ai, je suis son mentor, mais il y a des limites que j’impose et qu’elle ne respecte pas. Sans doute qu’à lui montrer le mauvais exemple j’en suis responsable, mais je suis partisan du faites ce que je dis et non pas ce que je fais. Je suis un alpha, elle non, et je suis plus à même de lui parler sur ce ton que l’inverse. Elle n’a pas apprécié la baignade et est venue se coller à moi pour venger mon geste, ce qui me fait sourire à son plus grand étonnement. J’en profite et je réplique tout aussi calmement. « Tes insomnies tu te les causes toute seule à vouloir me dépasser, il y aura toujours quelqu’un de meilleur que toi » et il en valait de même pour moi, mais jusqu’à présent, je n’avais pas trouvé de maître ou en tout cas je taisais le nom de mon tuteur, seule sa patience en prenait des coups à chaque fois et le manque de respect que j’avais parfois à son égard par pur instinct de domination, il ne pouvait aller contre.

Je profite de son agacement flagrant pour lui faire mordre la poussière tandis que je demeure debout, certes gelé, mais lui faisant comprendre que sa place, elle la mérite si elle se comporte de cette façon. Elle ne semble pas l’avoir assimilée, quel dommage, je vais me faire un plaisir de lui enseigner l’échec. C’est si excitant. J’esquisse un nouveau sourire, l’observant cracher son venin comme un petit chaton devant un félin plus puissant. Je soupire « Des mots, toujours, je t’ai dit que ton insubordination te couterait cher et tu sais ce qui est le plus amusant ? C’est que je n’ai même pas besoin de faire grand-chose. Tu te débrouilles très bien toute seule à te noyer dans ta colère, ta jalousie et ton sentiment d’humiliation » Plus elle agira de la sorte, plus lente et douloureuse sera sa chute. Je mentirais si je disais ne pas m’en délecter, néanmoins je ne suis pas si dénué d’émotions. La solution doit venir d’elle, pas de moi et si elle parvient à la trouver, certes mon égo en prendra un coup, mais cela me prouvera également que je ne suis pas un mauvais professeur. Dans tous les cas je serais gagnant et c’est ce qu’il faut qu’elle comprenne. Je ne lui ferais pas remarquer qu’être juste derrière moi c’est avoir dépassé toutes les personnes de la promo, en soit un exploit qu’elle pourrait reconnaitre. Je ne lui ferais pas remarquer non plus à cette petite ingrate que je n’ai pas pris n’importe qui sous mon aile et que je ne regrette pas puisque je me lève à cette heure pour lui foutre dans la gueule. Je ne me serais pas donné autant de mal pour un imbécile, j’aurais envoyé quelqu’un d’autre pour lui foutre une tannée. Ah, décidément, elle n’est pas aussi intelligente qu’il y parait, mais je ne lui en veux pas… après tout c’est une femme doublée d’une tête de linotte qui a pour objectif de dépasser le maître avant de s’être dépassé elle-même…. Tss, ridicule, grilles pas les étapes et de toute façon, tu ne me dépasseras pas, j’y veille depuis longtemps, tu aurais beau étudier et t’entrainer, je ne suis pas en reste non plus. « T’as fini ou tu veux mordre encore ? »